Un passage par le Nord Vietnam : Hanoï et Sa Pa

Je crois qu’il faudrait une page complète rien que pour décrire Hanoï. Nous arrivons de nuit et comme souvent en Asie, c’est le soir que les villes s’animent. Lumières, odeurs, bruits, tous nos sens sont en éveil et on est vite étourdis par cette frénésie. Difficile à décrire quand on ne l’a pas vécu : les trottoirs sont minces et servent très peu aux piétons. On y trouve des restaurants : petites tables basses autour desquelles on s’accroupit pour manger, souvent une soupe chaude (phô), boire un café. Les trottoirs servent également de parking aux scooters. Des étalages de toutes sortes dégoulinent presque sur la rue, on y trouve de tout : nourritures, viandes crues, cuites, séchées, des épices, des boissons en sachet, des vêtements, des décorations de nouvel an qui clignotent. On chemine comme on peut entre tout ça. Les routes sont une curiosité à elles seules. Ça circule dans tous les sens et ça klaxonne à tout va, sans discontinuer ! Pas de règles pour les scooters : feux rouges, intersections, trottoirs, voies piétonnes ... peu importe, ça roule, ça klaxonne, ça évite, ça dépasse, ça re-klaxonne. Petit piéton, même avec ton gros sac de 20kg sur le dos et ta tête de touriste tu n’es pas prioritaire et il va falloir te frayer un chemin sans perdre une jambe dans l’histoire. Car les scooters et les voitures ne s’arrêtent pas ! Le secret : se lancer, traverser en gardant la même vitesse, sans s’arrêter. On se fait « tailler un short », klaxonner un coup (mais il y en a tellement qu’on ne les entend plus), un scooter passe devant, l’autre vous évite par derrière et c’est bon, on est sur le trottoir d’en face. Après avoir emprunté une toute petite ruelle, typique de l’architecture de la vieille ville (quartier historique), on arrive à l’hôtel un peu à l’écart de la rue, ouf !
Le lendemain matin, nous sommes surpris de voir qu’il y a déjà beaucoup d’animation de bonne heure. Il fait froid, c’est la fin de l’hiver et un petit brouillard fin se dépose sur la ville, ce qui lui donne une atmosphère encore plus particulière. Hanoï ne dort jamais, telle une fourmilière ça grouille de partout, sans cesse. Scooters, passants, chats, chiens, … tout le monde fait son bout de chemin dans le brouhaha ambiant. C’est étonnant ! Etonnant … mais épuisant. 
Au programme de ces deux jours : visite du quartier historique, du quartier français (ça nous manquait), du musée national et du mausolée d’Ho Chi Min. Une bonne occasion de se rafraichir la mémoire et de faire un saut quelques années en arrière (guerre du Vietnam, naissance du mouvement Communiste, colonisation Française - soupire soupire ….-). 
Nous passons ces 2 jours dans le gris et le brouillard et la météo ne semble pas s’arranger, nous forçant à revoir notre programme (Baie d’Halong). Nous prenons la direction de Sa Pa plus dans le Nord, où il semble faire beau. En effet, quelques heures de bus après notre départ, nous revoyons le soleil de nouveau. 

Sa Pa, petite ville dans les montagnes, point de départ de plusieurs randonnées. La ville n’est pas particulièrement jolie et reste très bruyante. Heureusement les montagnes autour offrent un joli décor apaisant. Pendant 2 jours nous explorons les sentiers alentours, on est content de retrouver la nature ! Malgré la saison, plusieurs rizières sont encore bien vertes, c’est très joli. Nous croisons des buffles, passons d’un petit village à l’autre, les balades sont agréables.  
C’est la fin de la basse saison, il y a donc encore peu de monde, mais Sa Pa nous semble être « défigurée » par le tourisme. On se fait alpaguer à tous les coins de rues pour acheter un bracelet, un sac traditionnel, qu’importe, même dans les petits villages autour. Des petites de filles d’à peine 5 ans, vêtues de l’habit traditionnel Mong dansent comme des marionnettes toute la journée sur la place centrale. Devant elles, un bol attendant quelques pièces ou billets, sur le côté une baffle d’où sort une musique trop forte et derrière les mamans qui regardent. Triste décors … Les sentiers sont soit disant infaisables sans guide, ce qui est faux. Le Fansipan, plus haut sommet de la région à plus de 4000m d’altitude, a été complètement privatisé par un groupe Chinois. Il faut sortir les gros billets pour le grimper, avec un guide bien entendu. 
Nous avons trouvé l’accueil assez froid, des personnes très fermées voire agressives, ne portant aucun intérêt à l’autre (sauf quand il y a de l’argent en jeu). Après l’accueil chaleureux et la gentillesse des Thaïlandais, Laotiens et Cambodgiens, cela nous a un peu refroidis. On décide finalement de changer complètement de cap, c’est l’avantage des longs voyages. Direction la Malaisie, comme ça au pif on verra !

Coups de cœur : la première heure de marche à Hanoï ; apprendre à traverser la route ; les petites ruelles cachées dans la vieille ville ; découvrir l’histoire du Vietnam au musée national ; courir au bord des rizières en terrasse ; les beignets à la châtaigne à Sa Pa ; les rouleaux de printemps et le Bun Cha (plat typique originaire de Hanoi).